Le 31 octobre 2024 (pile pour Halloween, comme pour nous hanter … ;-p) sont sortis les nouveaux programmes du cycle 1. Ils seront applicables dès la rentrée 2024 et, pour m’en faciliter l’utilisation, j’ai pris le temps d’en réaliser une synthèse.
Des nouveaux programmes en français et en mathématiques sont donc tout fraîchement parus sur Eduscol pour le cycle 1 mais aussi pour le cycle 2.
Cette parution est surtout synonyme, pour les PE, de travail supplémentaire, en solitaire mais aussi en équipe.
Pour les « non-initiés » qui me lisent, voici quelques précisions : quand des nouveaux programmes sortent, ce n’est pas JUSTE un document que l’on imprime et que l’on range dans une pochette au fond du placard. Nooooon ! Pas du touuuut ! Cela est bien plus complexe que ça ! Explications …
Déjà, il faut les lire ces programmes (c’est mieux en tous cas …), les étudier en détail, rechercher les similitudes avec les précédents et (surtout) les modifications / nouveautés apportées (qui vont du coup impactés notre enseignement … ben oui …), les découper et les organiser pour en faire des programmations au sein des écoles afin d’élaborer ensuite des progressions et un suivi efficace des élèves. Mais, ce n’est fini !!!! Car qui dit « suivi des élèves » dit « modification du cahier de suivi des élèves » (cahier de progrès, carnet de suivi, etc ..).
En bref, des nouveaux programmes c’est des heures de travail supplémentaire. Et aussi invisible que le reste de notre travail !
Invisible car, aux yeux de toute la société (et de certains politiques … #petitcoucouanotreexpresident), les enseignants ne « travaillent QUE 24h par semaine » … « 6 mois par an » … et bla et bla et blablabla ! Je ris … mais je ris … jaune !! Mais je ris !!!
Cela m’amène à une question : Pourquoi le télétravail est reconnu dans bien des professions et celui des enseignants totalement nié ? Hein ? On peut m’expliquer ? Je suis curieuse de connaître les arguments …
La réalité c’est que nous passons autant de temps sur NOS PC (dans nos maisons ou dans nos écoles) à préparer nos cours ou corriger) que dans nos classes devant nos élèves.
J’insiste sur le « NOS PC » car c’est bien du matériel PERSONNEL que nous utilisons pour pouvoir exercer NOTRE métier correctement. Si on attendait d’avoir du « matos de fonction », nous en serions sûrement réduit à faire des peintures rupestres sur les murs de la classe … Du coup, je résume : on bosse, on est payé et avec cet argent on paye du matériel pour … travailler !!! Dingue non ? Tout ça pour s’entendre dire qu’on n’en bran** pas une ! #tropbontropc**
Les temps d’apprentissage que nous dispensons à nos élèves ne sont pas le fruit d’une « séance d’impro quotidienne de 6h ». Avant d’arriver en classe, nous préparons nos cours, nos fiches d’activités, … On anticipe les éventuelles difficultés afin de permettre à chacun de progresser et de réussir. On arrive avant le début des cours pour faire nos photocopies, on ouvre le portail (10 min le matin, 10 min l’après-midi soit 20 min de travail qui ne figurent pas dans nos fameuses 24h. 80 min par semaine. 5h par mois … Rien que ça. Vous en connaissez beaucoup des gens qui offrent 5h gratos à leur patron chaque mois vous ? … Perso, non. A part mes collègues PE et moi !), on mange vite fait pour pouvoir corriger et mettre en place le matériel nécessaire pour les séances de l’après-midi et j’en passe …
Mais tout ça … bien sûr … personne ne le voit.
Enfin … personne … Non ! Ce n’est pas vrai ! J’exagère sans doute un peu car des gens le voient. Les politiques . Noooon ! Les médias ? Nooon ! Tonton Jean-Eudes le dimanche midi chez mamie ? Noooon ! Ceux qui le voient le plus ce sont nos familles, nos enfants surtout. Ils le voient, le vivent, le ressentent et le font bien savoir quand le travail de maman prend trop de place !
« Maman, tu travailles encooooore ? Mais tu avais dit qu’on irait se promener !! »
Vous l’aurez donc compris : 24h ce ne sont pas nos heures de TRAVAIL mais uniquement les heures que nous passons EN PRESENCE de nos élèves.
De toute façon, on peut regarder les choses sous n’importe quel angle possible cela ne changera rien au fait qu’en France, les heures de travail effectif des PE pètent les scores des Européens. A défaut d’être au top à PISA, on a au moins ça ! #fiertenationale
Cet article a donc pour première mission de révéler le travail invisible que nous faisons toutes et tous, soirs, nuits, week-ends, jours fériés et vacances, quand tout le monde croit qu’on se dort la pilule sous les cocotiers.
Sa seconde mission, comme tout le reste de ce blog, est de partager des supports aux collègues.
Hier (lundi 11 novembre 2024 … jour férié pour rappel …), j’ai pris le temps de découvrir les programmes 2024 du cycle 1 et de les synthétiser en un tableau plus « digeste ». Évidemment, je n’étais pas obligée de le faire mais, d’expérience, je sais que ce travail abattu en amont nous fera gagner un temps précieux en réunion d’équipe.
Et comme je sais que mon équipe ne sera pas la seule à devoir étudier ces nouveaux programmes, je glisse ci-dessous ma synthèse pour, peut-être, permettre à d’autres de gagner un peu de temps.
J’ai codé chaque domaine, sous-domaine et objectifs avec des lettres ou des chiffres afin de me faire gagner aussi du temps dans mes préparations futures (écrire un code et plus rapide que d’écrire un objectifs de 7 lignes …). #investissementsurlavenir
Si jamais ce travail peut vous servir, vous aider ou vous inspirer, j’en suis ravie et cela me suffira.
Car on peut dire ce qu’on veut de nous, les PE, qu’on est des fainéants, qu’on a trop de vacances, qu’on se plaint tout le temps, et bla et bla et blablabla. La vérité, est toute autre.
Nous sommes un métier de l’humain rempli de partage, d’entraide, d’écoute, de soutien … C’est pour toutes ces raisons que personne ne pourra nier que notre seul véritable moteur, la seule chose qui nous fait tenir chaque matin malgré le mépris qu’on nous adresse, le seul élément qui nous fait avoir le sourire CHAQUE JOUR, ce sont nos « p’tits loups ».
Et quand ils nous disent « Maitresse, j’ai compris » ou « Je crois que j’ai réussi ! » … cela procure une joie que personne ne peut imaginer. Une sensation de travail accompli qu’AUCUN autre métier ne pourra jamais prodiguer. Le sentiment d’avoir semé une graine, d’avoir dopé la confiance en soi d’un enfant, d’avoir changé à jamais la face du monde à ses yeux, d’avoir prouvé que RIEN N’EST IMPOSSIBLE …
Mais … finalement … c’est sans doute pour cela qu’on nous dénigre autant …
Ce n’est pas du mépris.
Juste de l’envie …
Ou de la jalousie …
A méditer !
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