J’ai choisi de regrouper dans un seul article trèèès long tous ceux liés au projet annuel 2018-2019 « Ecrire un livre dont nous sommes les héros », des prémices à l’issue finale que fut l’impression du livre. Courage à ceux qui se lance d’un coup dans cet article qui, je l’espère, vous permettra d’y voir plus clair dans ce projet colossal qui fut le nôtre cette année et, pourquoi pas, vous donnera l’envie de vous lancer dans un projet similaire ! 😉
Un gros indice sur l’ampleur de ce projet dans le titre.
Le S majuscule n’est pas là par hasard. Il permet de mettre un point d’honneur à tous les travaux d’écriture qui ont permis la réalisation de ce projet :
– l’écriture de courriers-réponses
– le résumé des aventures vécues au travers des courriers
– le passage de l’ensemble en texte narratif …
Autant d’activités d’écriture diverses, variées et intenses qui ont permis de confronter mes élèves à toutes les fonctions de l’écrit.
Entrons maintenant, étape par étape dans le vif du sujet : le déroulement du projet au fil de l’année.
1. La correspondance Epopia
Comme je vous l’avez peut-être déjà lu dans cet article, le projet annuel de ma classe repose sur une correspondance entre mes élèves et les habitants du royaume (imaginaire) qu’ils gouvernent.
Cette année, j’ai lancé ma classe dans un gros projet ayant pour finalité de faire écrire à mes élèves un livre dont ils seraient les héros. Ce projet se base sur les aventures qu’ils vivront au travers d’une correspondance menée grâce à l’équipe d’Epopia.
EPOPIA qu’est-ce c’est ?
Epopia c’est une équipe d’auteurs et d’illustrateurs qui mettent tout en œuvre pour faire vivre aux enfants une expérience unique ! C’est encore eux qui vous en parleront le mieux juste ici …
Si l’idée de départ était de faire une correspondance individuelle, Epopia a également élaboré depuis 2 ans des kits « école » qui permettent de tenter l’aventure avec une classe entière.
Ainsi, un jour, mes élèves ont découvert dans la classe un courrier tout particulier envoyé par les habitants d’un royaume lointain : UNIONA.
Ils ont alors été investi d’un rôle central et sont devenus rois et reines de ce Royaume. Les personnages qui y vivent requièrent leur aide.
Les trois personnages avec qui ma classe échange sont :
Dans leurs courriers, ils décrivent les événements qui se passent dans le royaume, les problèmes rencontrés, posent des questions aux souverains qui doivent alors prendre des décisions, réaliser des activités, résoudre des énigmes … auxquelles il faut répondre par écrit, après consultation de tous, pour faire part des décisions.
La suite de l’aventure dépend donc uniquement de ce que les élèves décident de faire et choisissent d’écrire !
Bref, avec Epopia, on lit, on se concerte, on réfléchit, on décide, on écrit et on vit une même aventure, TOUS ENSEMBLE !
Afin de vous permettre de mieux vous rendre compte de ce que nous vivons à travers l’aventure Epopia « Notre royaume », voici un petit exemple du contenu des courriers :
Envoi n°1 :
3 lettres (Grougui, Bellegadar, Mordau)
La carte du royaume à compléter
4 étiquettes pour la carte du royaume
Une fiche-réponse
Un cadeau par enfant : une couronne
Envoi n°2 :
3 lettres (Grougui, Bellegadar, Mordau)
1 étiquette pour la carte du royaume
Une fiche-réponse
Un cadeau par enfant : un bracelet à grelot
A chaque courrier, les élèves se réunissaient pour décider des réponses à envoyer au Royaume : en EMC, on votait les décisions, on répartissait les rôles (tel groupe répond à untel, tel groupe à untelle …) puis en production d’écrits (collective en début d’année puis de plus en plus individuelle avec mise en commun) les élèves rédigaient les réponses.
Voici la première lettre réalisée par la classe en collectif.
Au fil de l’année, j’ai décidé de conserver dans un dossier spécifique, sur mon ordinateur personnel, tous les courriers reçus et envoyés par ma classe (que je pouvais télécharger sur mon compte Epopia) afin de les transmettre, en fin d’année, à chacun de mes élèves sur clé USB.
Ils ont ainsi tous garder chacun l’ensemble des échanges menés au cours de cette aventure épistolaire et pourront les partager avec leur famille et les relire quand ils le voudront !
Mais répondre à des courriers ce n’est pas suffisant pour écrire un livre. Il faut d’abord passer de la lettre au récit narratif pour parvenir à produire un texte adapté au format « livre ». C’est la deuxième étape du projet …
Rendez-vous sur le blog d’Epopia pour découvrir mon interview ainsi que celle des partenaires de ce projet colossal sans qui rien n’aurait été possible …
2. Le livre numérique interactif par Pit&Pit
Tout comme l’écrit, le numérique a une place importante dans le projet annuel mené cette année avec ma classe. Je vous parlais déjà de ce projet ici et, dans ce nouvel article, je vais prendre le temps de détailler un peu plus l’organisation qui a été mise en place en classe pour transformer l’aventure épistolaire de la classe en un livre numérique et interactif rempli de l’imagination des enfants et du talent de Pit&Pit !
Comme expliqué plus haut, la classe reçoit des lettres venues tout droit du royaume d’Uniona, gouverné par mes élèves. Dans ces lettres, des aventures ont lieu. Mais pas n’importe lesquelles !
Des aventures qui découlent des décisions des élèves.
Le contenu de ces lettres est donc entièrement décidé par les élèves !
Et ce sont ces aventures qui composeront le livre numérique de la classe !
Mais voilà ! Créer un livre numérique et interactif ce n’est pas une mince affaire ! Cela demande un long travail préalable avant de pouvoir passer du papier à l’écran ! D’autant que nos partenaires Pit&Pit qui aident ma classe dans ce projet, ne vivent pas en Moselle mais à Paris ! Il faut donc que le travail soit bien préparé en amont par la classe et aussi clair que possible afin d’éviter de perdre du temps dans les échanges d’informations.
Ainsi, pour réaliser chacune des pages du livre numérique, plusieurs étapes préalables sont nécessaires et indispensables.
Chacune d’elles nécessite une réelle collaboration et coopération entre les élèves ce qui, bien au-delà des compétences en QLM, Arts visuels, etc …, permet de mettre en avant un travail de réflexion et d’analyse de compétences d’EMC et de valeurs citoyennes qui ont pour effet de créer un réel esprit de classe qui motive tous les élèves !
Après avoir pris connaissance des nouvelles du royaume, la classe se lance dans un travail de mise en scène des situations racontées afin de permettre aux élèves de vivre l’intrigue pour bien la comprendre. En effet, si les enfants ne comprennent pas les évènements, comment pourraient-ils les raconter ?
Pour des raisons pratiques et logistiques, chaque lettre Epopia peut donner naissance à 4 pages numériques et interactives maximum. Ainsi, lorsque l’intrigue est bien connue et comprise, la classe se concerte pour :
– passer de la lettre au texte narratif
– déterminer le contenu de chacune des 4 pages en réalisant un storyboard détaillé qui était ensuite envoyé à Pit&Pit par mail.
Comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessus, le storyboard contient :
– le numéro des pages concernées
– le texte à présenter sur la page
– les illustrations à faire figurer
– les animations souhaitées par les élèves.
Une fois que tout est clairement spécifié sur le storyboard (et donc dans la tête des élèves et de la maîtresse ;-)), l’heure de la répartition des tâches sonne ! Les élèves sont répartis en petits groupes qui travaillent à la création d’une ou plusieurs illustrations de l’ouvrage (sur le temps d’Arts visuels) et/ou du texte sur ordinateur.
Quand toutes les illustrations sont réalisées, l’ensemble des documents est alors envoyé à Pit&Pit.
Un petit peu de scan par ci, un peu de saisie par là et, après plein d’autres manipulations informatiques bien longues et compliquées, Pit&Pit passe toutes les créations des enfants du papier à l’écran, du dessin figé au dessin animé !
Tout prend vie tel que les enfants l’ont imaginé ! Et, croyez-moi, c’est plus que des étoiles qu’ils ont dans les yeux quand ils découvrent tout cela bouger devant eux !
(Pour avoir un aperçu des animations, rendez-vous dans ma story permanente « Epopia » sur Instagram)
sinon cliquez sur cette image … 😉
3. Le livre imprimé par Calamagui
Une fois le livre des aventures terminé en version numérique, il a été très facile d’en faire un véritable ouvrage papier grâce au talent de Sarah et de Mon livre Calamagui.
Qu’est-ce que « Mon livre Calamagui » ?
C’est un site qui permet à chaque enfant de devenir auteur et illustrateur. L’enfant invente son histoire et créé ses illustrations en laissant son imaginaire le guider. Puis, après avoir tout envoyé à Sarah, l’histoire se transforme comme par magie en un véritable livre à conserver et à partager sans modération avec son entourage.
Ainsi, une fois notre histoire terminée, j’ai tout envoyé à Mon livre Calamagui (images, textes, version numérique …) pour que l’équipe puisse voir ce que les élèves avaient déjà fait et ce qu’ils attendaient comme rendu et, quelques jours plus tard, j’avais dans ma boite mail une version PDF du livre papier à vérifier avant impression.
Comme tout était parfaitement correct et exactement comme les enfants l’avait demandé, nous avons donné notre « bon à tirer » et, quelques jours plus tard, dans la boite aux lettres de l’école cette fois, nous avons découvert notre livre, en plusieurs exemplaires (un par élève + les exemplaires supplémentaires commandés par les familles + un pour la bibliothèque de classe).
Cette partie du projet a été la plus coûteuse non pas en terme de temps mais en terme d’argent. Pour financer les livres, j’ai choisi d’opter pour une petite participation à la fois de l’école et des familles mais il est possible de le financer uniquement par l’un ou l’autre selon vos possibilités. 😉
Voici quelques images du rendu final de l’ouvrage.
Chaque élève est donc reparti en fin d’année avec une clé USB et un ouvrage papier du livre créé par la classe et à partager avec sa famille.
Ce projet a été long et chronométré afin que tout puisse être terminé dans les temps (les livres sont arrivés une semaine avant les grandes vacances).
C’était beaucoup de stress et d’organisation pour la maîtresse (surtout en fin d’année quand il fallait tout boucler) mais cela en valait la peine ! 😉
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