On me dit souvent que la classe flexible c’est un concept génial mais qui demande beaucoup trop d’argent pour pouvoir être mis en place réellement … Certes je dispose à présent des plusieurs assises flexibles mais cela n’a pas toujours été le cas. Le mobilier ordinaire peut tout à fait être flexible. Voici donc un petit tour des ambiances de travail de ma classe et quelques petits conseils tirés de mon expérience en « classe flexible non-équipée » pour vous le prouver.
(ça vaut ce que ça vaut bien sûr ;-))
Avant d’investir dans des assises flexibles, j’avais pris le temps d’observer mes élèves en leur laissant le choix de leur position de travail sur certains temps d’apprentissages. Voilà ce qui en était ressorti (je ne disposais alors que de chaises, d’un banc et de quelques vieux coussins récupérés à droite et à gauche).
Comme vous pouvez le voir sur ces photos, le mobilier ordinaire n’était pas épargné par la transformation, le détournement et le mouvement. Et il ne l’est toujours pas ! 😉
Sur les photos ci-après, la classe garde sa configuration habituelle : un centre guidé (le U) et des assises flexibles disponibles aux centres d’autonomie.
Les deux premières photos, prisent lors de séances de QLM sur l’élevage d’escargots où nous travaillons en classe entière, vous laisse découvrir une demie-classe assise au U et une autre assise en son cœur, au sol. Cette zone est ainsi un espace de regroupement qui n’utilise que du matériel disponible dans toutes les salles de classe : tables, chaises et sol. 😉
La troisième a été prise durant les 10 minutes du « Chut je lis » les élèves sont alors libres de choisir leur place pour lire. On voit donc que certains sont assis au centre guidé, que d’autres sont installés aux places flexibles et d’autres encore (qu’on ne voit malheureusement pas sur la photo) sont allongés au sol, sur le dos ou sur le ventre, au centre du U.
Certes, les élèves utilisent des assises flexibles, mais cela n’est pas une obligation. Si vous ne disposez que de tables et de chaises ordinaires, vous pouvez facilement permettre à vos élèves de choisir leur posture. Ils redoublent en général d’idée pour cela : assis par terre contre le mur, genoux remontés devant la poitrine où jambes croisées à l’indienne, couchés au sol, affalés sur un coussin … Si la position ne vous semble pas convenable, deux choix s’offrent à vous : le leur dire de suite pour qu’ils en changent ou laisser leur corps le leur faire comprendre. La deuxième solution marque plus les esprits en général. 😉
Voici maintenant une autre disposition que vous vous connaissez déjà sûrement : les îlots de travail en groupe.
Quand je dois faire travailler mes élèves en groupe, la classe entière joue aux déménageurs ! On récupère toutes les tables ordinaires (ou non) et on les associe ensemble selon nos besoins du moment (ici des groupes de 3, pas tous visibles sur la photo). Ensuite chacun prend l’assise de son choix et adaptée à sa table de groupe (parce qu’un ballon sur une table basse c’est pas vraiment le top évidemment) et c’est parti.
Si on ne dispose que de tables et de chaises, rien ne nous empêche de le faire (je le faisais avant d’investir). Les élèves déplaçaient les tables, les chaises et s’installaient ensemble. Ils avaient tous une chaise à disposition mais certains travaillaient debouts où à genoux sur leur chaise … Leur position m’importe peu. Ce qui compte c’est l’efficacité. 😉
Sur cette photo vous pouvez voir comment se passe une séance de mathématiques dans ma classe flexible : une demi-classe au U avec moi, l’autre installée à l’arrière de la salle.
Là encore mes élèves sont aux places flexibles mais si vous n’en avez pas, des tables ordinaires peuvent suffire. En les disposant contre les murs ou en ilôts, en les baissant au maximum pour qu’elles proposent une position de travail à genoux ou en les montant pour offrir un espace de travail debout, vous élargissez le choix de postures de travail possible au sein de votre classe sans pour autant dépenser un centime. 😉
Parfois pour se recentrer, il est bon de faire un peu de sport ! On médite, on s’étire, on fait du yoga … Cela ne dure jamais très longtemps mais suffit à rendre les élèves plus disponibles pour la suite de la journée. Dans ces cas, on pousse toutes les tables sur les côtés de la salle afin de disposer d’un espace au sol libre et suffisamment vaste pour accueillir tous mes élèves pour 10 minutes de sport doux (ou pas ! ;-).
Même chose pour les débats en EMC : on pousse tout et on s’installe en cercle au sol pour que tout le monde se voit !
Même si cela demandera peut être plus de place pour « stocker » les tables et les chaises, c’est tout à fait faisable dans une salle à équipement ordinaire. En empilant les chaises ou en les mettant sur les tables on peut gagner pas mal d’espaces. Pareil pour les tables (selon leur configuration bien sûr).
La dernière configuration que j’utilise dans ma classe est celle dite des « ateliers ». Je la met en place quand je souhaite travailler avec des groupes réduits. Dans ce cas je « casse le U » : la table du milieu rejoint celles d’un des deux côtés du centre guidé et j’ai ainsi deux espaces de travail distinct avec moi (Parfois aussi j’avance la table du milieu du grand coté du U et l’associe avec deux tables individuelles ce qui créé 3 espaces de travail guidé de 4 élèves. C’est l’idéal pour travailler en groupes de niveaux ou de besoins par exemple ;-)).
Cette configuration, fréquente en classe ordinaire, est un premier pas vers la flexibilité des espaces.
J’en ai fini avec ce petit tour rapide des déménagements que l’on fait avec mes élèves dans la classe.
Certes, les assises flexibles sont vraiment idéales pour gagner de l’espace et le moduler au gré des envies mais elles ne sont absolument pas une obligation pour la mise en place d’une classe flexible.
N’hésitez pas à oser, à bouger vos tables, vos meubles et à y associer les élèves.
Votre seule et unique obligation sera le mouvement de vos élèves. Pas votre mobilier.
Votre seul et unique frein sera votre imagination. Pas votre budget. 😉
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