Vous êtes nombreux à me suivre sur Instagram et vous avez donc déjà pu remarquer les nombreux changements qui ont marqué ma classe depuis le début de l’année civile. Il serait trop long et ennuyeux de tout décrire en un seul article.
Voilà pourquoi, je vous présenterai tout ce qui s’est passé dans ma tête et dans ma salle au fur et à mesure.
« Les C.P., il faut les mettre directement dans le bain de l’élémentaire pour qu’ils trouvent leur place d’élèves et comprendre leur rôle d’élèves. »
Voilà une phrase que la titulaire dont je reprenais le poste m’avait dite la toute première fois que j’ai eu des CP.
Je me suis dit que c’est ce qu’il fallait faire pour bien démarrer tant dans ma carrière qu’avec des CP alors j’ai appliqué. Et j’ai appliqué ainsi plusieurs rentrées et démarré l’année scolaire 2016 comme les précédentes, sans savoir qu’elle allait être une année de remise en question si importante !
Mes élèves ont donc trouvé à leur arrivée ce que tout petit CP attend de la classe d’une « grande école » : une organisation de classe classique avec des tables doubles en rang d’oignons face au tableau et réparties en 3 rangées. Mais cela n’allait pas pouvoir durer …
Pour pouvoir comprendre ce qui a motivé cette volonté de changement, il faut commencer par resituer ma classe dans son contexte socio-culturel. L’école dans laquelle j’enseigne se trouve dans un quartier qualifié de « difficile » et était anciennement classée REP.
Si la zone prioritaire n’est plus d’actualité dans l’établissement depuis peu suite à une modification de la carte scolaire de notre collège de secteur, le public, lui, n’a pas changé et est très hétérogène.
J’ai donc accueilli cette année des élèves francophones ET non-francophones dont le niveau scolaire allait du début de MS pour certains jusqu’à début de CE1 pour d’autres. Je me suis alors très rapidement rendue compte que je travaillais toujours avec les mêmes élèves, laissant ainsi les plus avancés baigner dans des notions qu’ils maitrisaient déjà parfaitement sans pouvoir nager plus loin, malgré leur envie considérable, pour atteindre les plus grandes profondeurs du savoir.
Il me fallait trouver un moyen de gérer tous ces niveaux différents de manière à faire progresser X qui n’arrivait pas encore écrire son prénom en cursive tout en permettant à Y de s’entraîner à lire en mettant le ton.
Puis, un matin, des collègues sont arrivées à l’école dans le même état de déprime pédagogique que moi :
« Je n’aime plus ma classe ! L’organisation ne me convient pas ! Il y a trop de niveaux à gérer ! »
Nous avons donc mis en commun nos réflexions sur ce même sujet et je leur ai confié que j’envisageais de passer à un système de travail en ateliers, comme en maternelle. C’est alors que la maîtresse Sev nous a fait part d’un article qu’elle avait trouvé sur le blog de Maisquefaitlamaitresse qui développait la mise en place d’un système de travail en demi-classe.
Cela a fait énormément sens pour nous et nous nous sommes dit :
« Et si on changeait tout ?! »
Nous nous sommes directement jetés sur les livres de Debbie Diller en lien avec le sujet pour nous documenter (voir bibliographie indicative). Au départ nous pensions réfléchir pour l’année scolaire suivante mais la tentation de tester ce nouveau système immédiatement fut trop grande et nous avons finalement TOUT changé, TOUT de suite !
Et quelle révélation cela a été ! …
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