Maitresse, maman et gestion du temps

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Maitresse, maman et gestion du temps

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Je reçois régulièrement des messages me demandant comment je fais pour gérer vie privée et vie professionnelle de front. Voici quelques petites pistes de mon organisation qui, je l’espère, vous permettront d’y voir plus clair ou même de vous aider à établir la votre. 😉

Il est déjà important de noter que tout ce qui va suivre est loin d’être nouveau, révolutionnaire ou je ne sais quoi encore car :

– d’une part, je suis loin d’être la première maitresse-maman de l’histoire de l’enseignement 😉

– d’autre part, c’est une organisation que je sais fréquente pour beaucoup d’autres PE, dont ma super collègue Maitresse Sev.

 Autre précision à prendre en compte : j’ai une classe de CP dans une école en semaine de 4 jours à 20 minutes de chez moi. Les préparations et corrections qui sont les miennes et qui seront évoquées ci-après seront donc différentes des vôtres selon votre niveau car il est certains que les corrections d’une classe de CM2 par exemple sont plus importantes en terme de temps et de quantité a la vue des programmes du ministère. 😉

De l’étudiante à la maitresse d’école … Du célibat à la vie de famille …

Quand j’ai commencé à enseigner, je passais des heures à préparer mes cours jusque tard dans la nuit.

C’était pour moi normal de passer autant de temps dans mes préparations : je débutais, donc je ne connaissais pas toutes les clés du métier, les petits trucs et astuces pour s’organiser vite, anticiper … Je devais fournir un travail considérable pour témoigner de mon sérieux et de ma réflexion pour construire des enseignements efficaces. Bref, je devais faire mes preuves non seulement auprès de mes élèves et de leur famille mais également auprès de ma hiérarchie qui venait visiter ma classe chaque mois (en PES en tous cas ;-)).

Précision : Cela ne veut pas dire que je suis moins sérieuse aujourd’hui. J’ai juste plus d’expérience. Et, y a pas à dire, ça aide à augmenter mon temps de sommeil. 😉

Puis le temps a passé. Le contact du terrain et les différentes expériences professionnelles (plus de détails ici) aidants, j’ai modifié petit à petit mon organisation histoire de conserver malgré tout une vie sociale sympa. 😉

Et puis un jour, j’ai rencontré celui qui est devenu depuis mon mari. Lui qui pensait que la vie avec une enseignante allait être « tranquille » parce qu’elle a « plein de vacances » (comment lui en vouloir quand la majorité des gens l’affirment sans savoir ?) a vite déchanté en découvrant mes temps de préparation, de correction, de saisie de compétences, de remplissage des livrets … (Courage à celui qui osera critiquer mon métier « tranquille » en sa présence désormais … ;-D).

Bien qu‘il m’aide encore aujourd’hui dans de nombreuses tâches sans râler (SCOOP : non seulement on travaille VRAIMENT, en-dehors de nos heures devant les élèves, mais en plus notre famille est mise à contribution. PS : Merci chéri pour les évals nationales malgré la fatigue de tes gardes casernées. <3.), j’ai rapidement compris que si je voulais pouvoir avoir une réelle vie personnelle, j’allais devoir vite m’organiser pour que ma vie professionnelle empiète le moins possible dessus.

Et cela s’est finalement fait assez simplement grâce à ceux qui m’offrent les meilleurs moments de ma vie : mes deux merveilleux enfants (en toute objectivité bien entendu ! ;-p). Avec moins de 19 mois d’écart entre eux deux, plus que du sport, ma vie de famille relève parfois du parcours du combattant. (J’en profite pour transmettre tout mon respect aux familles de plus de deux enfants ! Quand je vois mon état de fatigue avec 2, franchement … Chapeau bas !).

Si beaucoup se disent « Après le travail, place à la vie de famille ! », parce que leur travail se termine vraiment à leur retour chez eux, étant donné mon métier, je vois les choses différemment.

La première chose que j’ai faite pour pouvoir mêler vie perso et vie pro au mieux a été de me définir des priorités. UNE priorité en fait.

Ma famille !

C’est ma seule priorité ! Elle est toujours en tête de toutes mes « to-do lists ». Et même bien au-delà de tout le reste.

Certes j’ai toujours voulu être maitresse mais j’ai, même avant cela, toujours voulu être « maman ». J’ai pu le devenir ce qui n’est pas le cas de toutes les femmes (pensée à toutes celles qui se battent pour devenir maman à leur tour, que je les connaissent ou pas. Je vous souhaite sincèrement de pouvoir un jour connaître ce bonheur indescriptible <3). Je sais donc quelle est ma chance et je compte bien en profiter au maximum.

Malheureusement, fixer une priorité ne suffit effectivement pas dans notre métier. « Après l’heure, ce n’est plus l’heure. » En terme de travail à faire, c’est le cas de bon nombre de métiers mais pas vraiment de celui d’enseignant.

En général, après les heures « officielles » (c’est-à-dire les heures de présence devant les élèves que beaucoup considèrent comme notre unique acte de « travail »), il y a les heures de travail que j’appelle « invisibles » comme les corrections et les préparations. Cela représente un temps de travail considérable qui n’est donc pas fait en classe mais bien souvent chez soi, à la maison (NB : N’en déplaise à certains, ceci n’est pas une complainte. C’est un fait ! On travaille pour nos élèves même quand ils ne sont pas là et même si cela ne fait pas partie des heures pour lesquelles nous sommes rémunérés. Si on se limitait vraiment à ne faire que les « heures officielles », les enfants n’auraient ni apprentissages ni bulletins. Là encore, ce n’est pas une complainte, c’est un fait.).

Le temps passé à l’école

J’essaye donc de les réaliser au maximum quand je suis à l’école et que je n’ai pas à enseigner. J’utilise avec soin chaque minute et temps-libre avant l’arrivée de mes élèves le matin, chaque récréation où je ne suis pas de surveillance, chaque pause méridienne … pour préparer mes cours et réaliser les corrections.

J’utilise également beaucoup l’ordinateur et des logiciels que je maîtrise très bien. Ainsi je sais précisément quoi faire pour réaliser mes supports. Utiliser des outils dont on a l’habitude a un poids considérable dans la gestion de son temps de travail. Les secondes peuvent vite devenir des minutes gagnées. 😉

Ce fonctionnement a l’avantage de ne pas faire trop empiéter mon métier sur ma vie de famille en préservant par exemple mon mercredi et mes week-ends mais a l’inconvénient de ne pas offrir de réelle « pause-détente» dans la journée. (J’y trouve personnellement mon compte. Charge à chacun de voir ce qui lui convient. ;-))

Voici donc un petit semainier pour vous permettre de visualiser facilement comment j’utilise mes temps-libres à l’école.

J’ai volontairement retirer le mercredi, le samedi et le dimanche car je les garde pour ma vie de famille et mes autres « tâches invisibles » dont on ne doit pas prononcer le nom (repass……, mén….., lessiv….. etc. C’est finalement celles-ci que j’aime le moins même si mon mari et mes enfants font leur part. ;-)).

Un levier de l’organisation : l’anticipation

Si cette organisation me permet d’organiser ma pratique de classe, les journées ne font malheureusement qui 24 heures pour tout le monde (Et c’est incroyable que personne n’envisage de changer cela ! Ce serait quand même la solution à tous nos problèmes non ?! ;-p). e

Le « temps-libres » à l’école ne m’offrent pas assez de temps pour réaliser toutes les « tâches invisibles ». En effet, sur cet emploi du temps on voit les préparations, les corrections mais pas la mise en forme des programmations, des progressions et des autres joyeusetés de ce genre que chaque enseignant se doit de réaliser pour établir son enseignement à plus long terme. Du coup, comme les journées ne font que 24h et que j’ai (je cite) « beaucoup de vacances », je mets au maximum cet autre type de « temps-libre » à profit pour anticiper au maximum mes préparations.

Mais là encore, ma famille passe en priorité ! Durant les vacances, je travaille durant des temps très particuliers durant lesquels mes enfants dorment (siestes, matinées, soirées). Ils sont encore petits tous les deux et font de bonnes siestes en début d’après-midi. C’est là que j’arrive à travailler le plus pour l’école. Quand ils ne dorment pas, j’en profite ! On joue, on sort, on s’occupe de la maison … Bref, on vit tous les 3 ensemble en attendant que papa rentre du travail ou de la caserne. Ensuite, c’est un peu différent parce qu’on profite à 4 ce qui est bien mieux encore !

 Mon organisation changera très certainement au fur et à mesure que mes enfants grandiront, que les temps de siestes disparaitront petit à petit, que les activités extra-scolaires prendront plus de place dans l’emploi du temps familial. Je vous referai certainement un point « organisation » à ce moment-là (mais ce sera sûrement plus sur le ton de la détresse, du désespoir et de l’appel à l’aide que sur celui du partage. ;-p)

Voici donc un petit tableau synthétisant mes TO-DO LISTS de vacances.

Maitresse et maman : optimiser son temps de travail pour se préserver

Je travaille personnellement surtout durant le mois de juillet et la première semaine de chacune des petites vacances, tant que mon esprit est encore dans une dynamique de travail importante. Je profite ensuite sereinement de mon mois d’août ou de la deuxième semaine des petites vacances pour me reposer (en tous cas j’essaye ;-)). D’autres personnes préfèrent faire l’inverse afin de faire une réelle coupure au début des vacances scolaires pour bien se reposer avant de se plonger dans la suite. A chacun de voir ce qui lui convient le mieux. 😉

En cas d’imprévus ?

Évidemment, si tout se passait tout le temps sans encombres, ce serait parfait !

Malheureusement, les imprévus existent et sont bien plus fréquents qu’on ne le croit. Ils mettent parfois (souvent) à mal cette organisation qui me convient et que j’affectionne.

Aussi, quand un imprévu survient, qu’il soit professionnel ou personnel, je mets alors toute l’organisation précédemment décrite en « pause ». Je gère l’imprévu en priorité (surtout s’il concerne mes enfants !) et je reprends mon organisation par la suite, telle qu’elle est décrite dans cet article et dans ces images ou en lui apportant quelques modifications.

Comme je le disais, je base toute mon organisation sur un planning qui exclut les mercredis et les week-ends. Ces temps libres me sont donc toujours disponibles en cas de besoin pour rattraper un retard dû à un imprévu. J’utilise alors ces jours-là, les temps de siestes de mes enfants et les soirées dont je peux disposer pour travailler.

Et si cela ne suffit pas ?

Alors tant pis !

Tout ne sera pas fait entièrement. Tout ne sera sans doute pas parfait (l’est-ce vraiment d’habitude au final ?). Et alors ?

J’estime que ma famille a plus besoin de moi que ma classe n’a besoin d’un cahier-journal ultra détaillé.

L’ancienneté et l’expérience aidant, je sais que je parviendrai à m’en sortir si tout n’est pas « au point » à chaque minute et un programme griffoné rapidement dans l’agenda saura me suffire pour guider ma journée de travail. 😉

Et le blog dans tous ça ?

Effectivement, le blog ne fait ni partie de mon organisation hebdomadaire ni de celle des vacances. C’est simplement parce que le blog passe vraiment après tout le reste. On peut facilement dire que c’est la dernière roue de la charrette ! Disons que c’est un loisir professionnel. 😉

Je l’alimente quand j’en ai le temps mais aussi l’envie. Si je n’ai pas l’un, l’autre ou les deux, je n’écris rien. C’est pourquoi il est parfois « inactif » de longues semaines ou que je publie plusieurs articles en quelques jours. 😉

Je suis donc désolée mais, même si j’adore partager et échanger ici avec vous, je dois me montrer honnête en vous avouant que le blog ne fait pas partie de mes priorités. Je ne peux vous accorder qu’un temps occasionnel. 😉

 Cet article m’avait été demandé durant mon sondage des dernières vacances par plusieurs futures/jeunes mamans PE.

J’espère qu’elles y trouveront des réponses à leurs questions.

Je voulais encore prendre quelques lignes pour leur adresser deux petits conseils très personnels :

Le premier est de toujours voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Nous  exerçons un métier particulier, avec une nombres de « tâches invisibles » important mais, soyons honnêtes, il nous offre beaucoup de temps auprès de nos familles, ce qui n’est pas le cas de la majorité des métiers, ce qui n’a d’ailleurs pas pu être toujours le cas dans nos familles. Un petit « flashback » permet régulièrement de se rappeler comment nos parents ont eux-mêmes gérer leurs propres vies professionnelle et familiale, en d’autres temps et avec d’autres moyens.

C’est pourquoi, par respect pour eux, je réfléchis toujours à deux fois avant de lever la fronde pour revendiquer des choses. 😉 

Mon dernier conseil sera le suivant :

Profitez au maximum de vos si petits bouts de choux car le temps va passer à une vitesse monstrueuse à présent.

Je suis certaine que tout le monde doit vous le dire et que, comme moi il y a quelques années, vous vous dites : « Mais ils sont pénibles à me dire tous ça ! ». 

Mais dans quelques années (que dis-je ! Dans quelques mois !), vous marquerez une pause dans votre quotidien. 

Vous prendrez le temps de regarder (d’admirer) vos (anciens) bébés devenus petits garçons et petites filles et vous repenserez à ces pénibles, à moi, et vous vous direz :

« Mince alors ! Je n’ai rien vu filer. Ils avaient raison en fait ! ».

Ce jour-là, promettez-moi de ne pas déprimer (même si ce sera dur). Rassurez-vous en repensant aux bons moments vécus avec votre « petit » et songez à tous les autres qui arriveront quand il sera devenu « grand » car chaque âge à ses hauts et ses bas, chaque âge à ses bons et ses mauvais moments mais, surtout, chaque âge renforcera votre amour pour celui qui restera, à jamais, votre « bébé ». Ne laissez pas le temps ou le métier vous faire perdre de vue l’essentiel, VOTRE essentiel. <3

Sur ces mots, mes essentiels se réveillent. Je vous laisse. A bientôt !

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