Les dictées sont souvent mal vécues par les élèves. Dans le but de surmonter certaines appréhensions des élèves et pour rendre cet exercice plus ludique, j’ai opté pour un système de dictée un peu particulier que mes élèves réclament et qui a déjà beaucoup évolué depuis sa mise en œuvre en classe (et qui évoluera certainement encore au fil des années et des élèves).
Au CP, la dictée a un rôle très particulier et important qui nécessite de mettre en place une progression précise car les élèves entrent tout juste dans la lecture et l’écriture.
En général, les dictées de syllabes précèdent celles de mots et de phrases.Malgré cela, il faut avouer que la majeure partie de élèves sont très motivés en arrivant au CP. Ils entrent à la « grande école ». C’est quelque chose d’énorme pour eux ! Ils savent qu’ils vont y apprendre à lire et à écrire.
Mais voilà … Quand ils réalisent que cela ne se fera pas en un jour, leur ascenseur émotionnel fait une chute libre jusqu’au rez-de-chaussée !
Il n’y a pas, je trouve, de termes plus opposés que « enfance » et « patience« .Un enfant est par nature impatient.Il faut dire qu’un monde immense lui tend les bras. Plein de secrets et de mystères à découvrir !
Qui ne voudrait pas s’y élancer sans attendre ?
Ils veulent donc écrire au plus vite.
Et cette envie n’est pas un simple caprice ! Pas du tout même !
Elle est motivée par quelque chose de fort : la volonté de surprendre/faire plaisir/rendre fier leur entourage et principalement leurs parents. Comme je l’ai lu dans de nombreux ouvrages sur le développement psychologique de l’enfant, jusqu’à 6-7 ans environ, ces derniers sont dans une phase de développement social fortement lié aux parents. Ils sont donc naturellement guidés par cette envie de satisfaire le regard de leurs modèles.
Je trouve donc dommage de freiner des enfants qui ont envie d’apprendre. C’est pourquoi je trouve important de faire très tôt des petites dictées de phrases. (Il est bien sûr évident qu’on ne leur dictera pas du Proust dès la deuxième semaine de septembre. Tout doit rester dans la limite du raisonnable. ;-))
Mais voilà ! Même motivés, les élèves se figent très vite au son du mot « dictée ».La dictée, telle qu’on l’imagine (ou telle qu’on l’a vécu ;-)), n’est pas une activité qui, soyons honnêtes, donne vraiment « envie ».Pour ma part, étant jeune, c’était une corvée ! Et j’étais « bonne élève » ! Autant dire que pour un élève en difficulté, la dictée peut très vite devenir un supplice !
Rester sagement assis.Écouter une phrase (qui n’a pas toujours du sens pour les élèves).L’écrire (ce qui peut demander énormément de temps et de concentration).La faire corriger (ce qui a, souvent, une connotation de jugement pour les enfants même si le statut de l’erreur est dédramatisé par l’enseignant (e)).
Voilà une activité bien loin de vendre du rêve pour un de jeunes enfants entrant dans la lecture et et l’écriture. Cela peut même être fortement décourageant et démoralisant !
Je voulais donc modifier ma façon de « faire les dictées » pour pouvoir satisfaire le « besoin d’apprendre » de mes élèves sans pour autant risquer de perdre leur motivation en cours de route.
Bien sûr, je fais toujours des dictées de syllabes et de petits mots lors des séances de phonologie. C’est un excellent moyen de faire de l’encodage et de mettre en pratique la combinatoire.
En plus de cela, j’ai instauré très tôt dans l’année un petit rituel de dictée ponctuel (une à deux fois par semaine au début de l’année puis chaque matin) appelé la « dictée codée ».
Qu’est-ce que c’est qu’une « dictée codée » ?
C’est une phrase, annoncée à l’oral par l’enseignant puis « codée » corporellement (avec des gestes)
et visuellement (avec des symboles notés sur le tableau) par la classe.
Je vous explique tout ça en détails dans le document ci-dessous avec des exemples vécus en classe, au fil des mois. 🙂
J’espère que cela pourra vous servir, vous aider ou vous inspirer.
Et si vous pratiquez d’autres types de dictées un peu « différentes » au CP, n’hésitez pas à me les faire connaître. Je serai ravie de faire encore évoluer cet exercice pour mes élèves. 😉
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