Cette année, avec mes élèves, nous avons pas mal modifié l’organisation de l’espace-classe afin qu’il puisse vraiment correspondre aux besoins de tous. Et un de gros besoins du collectif portait sur la gestion des comportements et des émotions.
Pas facile d’entrer dans les apprentissages et d’avoir la tête à l’école quand son cœur et son esprit tournent en boucle sur un évènement extérieur qui nous a dérangé ou sur le match de la récréation où son équipe a perdu alors qu’en fait, c’est les autres qui ont triché !
Bref, chacun sait comment ça se passe en classe ensuite :
ça ne se passe PAS !
Les élèves sont fatigués, énervés, dispersés … Et là, on aura eu beau faire la plus chouette des fiches de prép’ et préparé THE séance la plus COOL de toute sa LIFE, c’est clair et net que tout sera étouffé dans l’œuf !
Évidemment, pas pour tous !
Ce genre de cas reste minoritaire (en tous cas je vous le souhaite de tous cœur !) mais malgré cela, je pense qu’on ne peut pas rester sans rien faire pour aider l’enfant concerné à disposer de tout ce dont il a besoin pour se remettre dans de bonnes conditions d’apprentissages pour le reste de la journée.
Le risque d’en perdre ensuite d’autres en cours de trop grand pour le prendre.
Jusque là dans ma classe je disposais d’un centre du calme (je vous le présentait ICI). Il a bien changé depuis cet article et surtout cette année.
Avec les élèves, nous avons travaillé sur les émotions, l’empathie, l’écoute, … bref, sur beaucoup de compétences psychosociales afin d’améliorer le climat général de classe.
Suite à tout cela, le besoin s’est fait ressentir pour eux de disposer d’une réelle « zone pour décompresser » quand ça ne va pas.
Nous avons ainsi fait évoluer le centre du calme. Il n’était plus alors un espace « en soi » mais est devenu un élément d’une zone dédiée spécialement « à soi ». Le centre du calme fait donc désormais partie d’un espace plus conséquent nommé
« Le SAS de décompression »
Cette zone de la classe à ainsi 3 fonctions principales :
– Une fonction de médiation pour la gestion des « petits conflits » :
Les enfants peuvent se rendre dans cet espace de la classe pour effectuer leur message clair sans pour autant avoir à sortir de la classe et tout en restant proche de moi si jamais il est nécessaire que j’intervienne dans le cas par exemple où le message clair ne se déroule pas comme espérer.
– Une fonction de rétroaction sur ses propres actes et/ou émotions
Dans cet espace, l’élève peut se rendre volontairement ou à ma demande pour s’isoler du groupe et faire le point sur l’évènement qui trouble son efficacité et sa concentration. A l’aide des indications de la porte su SAS, il peut prendre le temps de se poser, de faire le point sur l’acte en question/les émotions associées … et réaliser une activité qui lui permettra de se « décharger » du poids émotionnel qui l’encombre avant de retourner à ses activités scolaires.
– Une fonction d’isolement pour revenir à un état émotionnel neutre plus propice aux apprentissages.
Le tipi mis à disposition dans cet espace permet de réellement s’isoler du groupe quelques minutes, pour réaliser sa rétroaction ou tout simplement parce qu’on a besoin de 10 minutes pour souffler. (Les adultes aussi ont besoin régulièrement d’une pause pour souffler un peu. Qu’on l’appelle pause-pipi, pause-cigarette, pause-café ou je ne sais quoi d’autre encore, le principe est le même, on fait une pause pour se changer les idées avant de retourner suer. Ben là, c’est pareil mais pour les enfants et à l’école ! ;-)).
Évidemment, je vous entends déjà dire:
« Oui ben moi je vois déjà qui va y passer sa vie histoire de ne rien faire de sa journée ! ».
Comment je sais que vous pensez ça ? Ben simplement parce que je me suis dis la même chose quand j’ai envisagé de mettre en place un centre du calme ! ;-p
Pour éviter ce genre d’abus possibles (mais finalement pas si fréquents que cela après expérience), un sablier de 10 minutes est disponible au centre du calme. C’est le temps dont les élèves disposent pour « faire le point ». Les élèves doivent le retourner sur le sol de manière à le voir (et à ce que je puisse le voir également) pour bien percevoir le temps qui leur est « offert » pour décompresser.
Si jamais 10 minutes ne suffisent pas à l’enfant, il doit me prévenir.
Pourquoi ? parce que si 10 minutes de SAS ne suffisent pas à retrouver son calme ou son efficacité, je pense qu’il est de mon devoir d’intervenir et d’aller parler avec l’enfant de ce qui le perturbe pour qu’il puisse bénéficier ensuite d’un réel appui « physique » et d’un guidage plus personnalisé que nous pourrons mettre en place ensemble.
Mais, comme toujours, ce n’est que mon opinion et chacun reste maître en sa demeure … euh, sa classe ! 😉
J’ai pris le temps de vous montrer cela très brièvement en vidéo dans l’espoir que ce soit un peu plus parlant.
Et voici, pour les intéressé(e)s, le fichier regroupant les éléments visibles sur la porte.
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